MANIFESTE DU CINQUANTENAIRE
Je vous propose ci-dessous l'intégralité du texte adopté à Cotonou à la suite du Symposium international sur le cinquantenaire des indépendances africaines tenu du 16 au 20 novembre 2010.
“Et si nous voulons remonter, voyez comme s’impose à nous, le pied qui s’arcboute,
le muscle qui se tend, les dents qui se serrent, la tête, oh! la tête, large et froide!
C’est d’une remontée jamais vue que je parle, Messieurs,
et malheur à celui dont le pied flanche!”
Cette sommation d’Aimé Césaire dans «
1-Témoins d’hier et acteurs du présent, venus de tous les horizons d’Afrique et du monde, réunis à Cotonou, au Bénin, du 16 au 20 novembre 2010, nous retenons, au terme de la commémoration du cinquantenaire des indépendances, que l’audace reste l’unique défi pour une Afrique nouvelle.
2-Comme tous les peuples du monde, nous venons, nous aussi, des profondeurs et des lointains de l’histoire humaine.
3-Nous avons connu la tragédie de l’humiliation, puis celle de nos propres échecs. Mais nous avons aussi connu des triomphes de l’intelligence et des victoires sur nous-mêmes.
4- Cinquante ans durant, notre mission aurait dû être de lutter pour l'émancipation de la société vis-à-vis des pouvoirs, l'émancipation des hommes et des femmes et construire des relations humaines plus égalitaires. L’intelligentsia africaine n’a pas toujours été à ce rendez-vous.
5-Les luttes de libération ont enfanté, dans la douleur, l’Afrique d’aujourd’hui, et, en dépit des mille et une raisons que nous avons de nous plaindre de notre sort, nous reconnaissons que cette liberté, acquise les armes à la main ou sournoisement octroyée, a ouvert à tous de nouveaux horizons.
6-Plus aucun d’entre nous ne vit à l’heure actuelle dans le même monde que celui de ses parents. C’est pourquoi, au terme des commémorations qui ont jalonné ici et là ce cinquantenaire, nous faisons de cette étape un rendez-vous de l’Afrique avec elle-même et avec l’Histoire, une heure de vérité qui concerne le continent tout entier.
7-Au nom de cette vérité, nous osons confesser que l’Afrique va mal, très mal. Nous n’avons d’autre choix que de nous résoudre au sursaut salvateur de dernière heure, fondé sur des valeurs positives incompatibles avec la médiocrité et la fatalité. A cette seule condition, notre continent pourra échapper au chaos qui le guette.
8-C’est pourquoi, aujourd'hui, l'Afrique est appelée à emprunter de nouveaux chemins de liberté et de développement.
9-La construction d’une Afrique unie en Fédération des Etats-Unis d’Afrique est un objectif prioritaire. Aujourd’hui, nous relancerons l’espoir en une coopération internationale, une coopération autrement vécue et autrement gérée parce que privilégiant les grands ensembles africains mis à mal par les indépendances « octroyées » à des espaces balkanisés, morcelés ou fragmentés.
10-Notre marché intérieur, fort de plus d’un milliard de consommateurs, reste la première chance de production de biens et d’échanges rémunérateurs pour chacun des Etats du continent. Nous devons promouvoir une coopération qui renforce les capacités de maitrise de ce marché intérieur africain. Le secteur privé est le maillon faible des économies africaines. L’heure a sonné de rompre avec les pratiques publiques handicapantes, et de soutenir un secteur privé fort et compétitif, capable de tenir la concurrence dans le contexte actuel de la mondialisation.
11-Nous croyons en l’Afrique indépendante, souveraine et unie. Nous croyons en sa place irremplaçable dans le monde. Nous croyons en l’enjeu majeur qu’elle y représente tant par la richesse unique de ses ressources minières et naturelles, que par la diversité culturelle qui caractérise ses immenses potentialités humaines. Nous croyons en la parole singulière qu’elle a à prononcer.
12-Ce cinquantenaire des indépendances est aussi l'occasion d'affirmer collectivement, toutes générations et tous pays africains confondus, que l'essentiel de l'avenir d'un peuple est dans sa capacité à valoriser la personne humaine dans toutes ses dimensions. Sur ce chemin du développement au XXIème siècle, nulle région du monde ne peut vouloir donner de leçon à l'Afrique . Elle porte en son sein des richesses singulières. Malgré nos blessures, nos fragilités et nos doutes, les hommes et les femmes, les fabuleuses richesses dont nous disposons ainsi que nos cultures, constituent des ressources à la mesure de notre volonté de puissance continentale. Nous apporterons ainsi, à nous-mêmes et à l’humanité, notre part, dans la construction d’une mondialisation civilisée, à visage humain.
13-Nous avons puisé dans les cultures d'Occident et d'Orient. Nous offrons à notre tour, la possibilité à tous les autres peuples, de puiser dans les nôtres. Il y aurait tout à gagner pour le développement humain, que les cultures traditionnelles, les sciences, les arts, les spiritualités, la littérature soient valorisés dans la diplomatie des Etats. L'Afrique peut apporter une dimension multiculturelle dans les instances internationales. Par la voix d’Alioune Diop, les écrivains et artistes noirs nous y invitaient déjà, lors de leur congrès en 1956. « Nous sommes concernés par la culture mondiale quel que soit le niveau de notre équipement moderne .... Il importe que les grands problèmes soient accessibles à toutes les consciences et que toutes les originalités culturelles soient accessibles à chacun… »
14-Pour que l'Afrique prenne véritablement son envol économique, il y a urgence à construire des ensembles régionaux. Le développement est tributaire d’un environnement économique et monétaire favorable aux investissements. En Afrique, au cours des cinquante dernières années, de nombreuses analyses, expertises et études ont évalué les expériences de monnaie faites ici et là sur le continent. Nous disons aujourd’hui que l’heure a sonné pour faire le saut, en toute connaissance de cause, de la construction accélérée de zones monétaires régionales en vue d’une zone monétaire africaine.
15-La classification des pays en catégories dites pays moins avancés, (PMA), pays pauvres très endettés (PPTE) induit des conditions spécifiques d’aide que nous ne saurions considérer comme une panacée à perpétuer mais plutôt comme un mécanisme de subordination qui appelle rupture. La majorité des pays ainsi classés sont africains. Le nouveau cap du cinquantenaire se fixera un objectif : réduire, dans les plus brefs délais, grâce à une discipline économique vigilante et une gouvernance éclairée, le nombre de pays africains ainsi stigmatisés.
16- Les défis à relever sont encore immenses. Des chantiers gigantesques restent ouverts : la sécurité et la paix, la santé, l’éducation, la recherche scientifique et technologique, la gestion de nos villes et de nos campagnes, la mise en valeur de nos terres grâce à une politique agricole appropriée qui redonne à l’Afrique sa souveraineté alimentaire, la sauvegarde de l’environnement, la réforme du système judiciaire, la formation et l’emploi, la culture, la promotion des langues africaines etc.
17-En matière de gouvernance, le spectacle qu’offrent nos pays est à plus d’un titre, désolant. Le mensonge, la manipulation, la corruption, le meurtre, la dictature, les atteintes les plus graves aux libertés publiques, les violations des droits de la personne humaine, l’impunité, le népotisme et ses excès, et autres dérives ahurissantes sont érigés en règles de commandement. La société civile elle-même se trouve minée par des pratiques répréhensibles telles que : la tricherie, la fraude, la recherche effrénée de l’ascension personnelle. S’agissant des média, la tentation est grande de succomber au pouvoir de l’argent et à l’attrait du gain facile en sacrifiant le droit du public à une information juste et équilibrée.
18-Les solutions viendront principalement de nous, hommes et femmes d’Afrique résolus à prendre nos responsabilités. Nous voulons construire, en ce début du XXIe siècle et un demi-siècle après l’accession à l’indépendance politique, une Afrique audacieuse, juste et prospère, nourrie par le dialogue pacifique de ses identités multiples et en pleine conscience de la place qui lui revient dans les défis de la mondialisation.
19-Dans la géopolitique mondiale en cours de redéfinition, notre continent a rendez-vous avec lui-même, avec l’édification de sa propre modernité. La double question de la démocratisation et du progrès économique durable se pose à un profond niveau historique et stratégique pour l’Afrique qui possède tous les moyens d’occuper une place centrale dans la communauté internationale et de répondre, avec dignité, aux responsabilités qui lui incombent par rapport à son histoire, à ses ressources matérielles et à la mobilisation de ses capacités humaines.
20-Nous n’avons pas la prétention d'imposer un modèle de développement inédit. Nous veillerons cependant, à ce qu’aucune rupture ne vienne entraver les avancées de la démocratie, l’évolution scientifique, le progrès économique et social et les valeurs culturelles qui constituent le terreau humain primordial et le but ultime de tout développement.
21-Les impasses auxquelles conduit la crise des modèles dominants de croissance du XXIème siècle, posent la question de l’articulation entre les dimensions de la vie humaine et sociale. Nous n’échapperons pas, à notre tour, à l’obligation d’apporter notre solution à cette question. Nous aurons l’intelligence d’intégrer les impensés des économies dominantes en recomposant nos connaissances, nos certitudes, nos héritages sous un jour nouveau, afin d’adjoindre à toutes nos initiatives de développement économique et politique, la capacité à toujours créer de l’humain.
22-Nous aurons à cœur de reconsidérer nos propres richesses, de questionner notre conformisme par rapport au modèle dominant, d’évaluer nos partenariats en prenant en compte tous les paradigmes en présence. Cette évaluation et les ruptures qui s’ensuivront, devraient nous permettre de tracer notre voie singulière dans le concert des nations. D’autres continents autrefois colonisés et dominés ont opéré ces ruptures. Cela est donc possible, à force de vision, de travail et de volonté persévérante.
23-Nous ne pouvons passer sous silence l’apparition de nouveaux acteurs et de nouveaux pôles de décision à l’influence croissante qui ont changé la donne géopolitique et qui forcent leur entrée sur l’échiquier international. Ces nouveaux acteurs qui élargissent nos horizons investissent massivement notre continent, en quête de matières premières et de nouveaux marchés. Par rapport à ce nouveau défi, il nous faut, avec intelligence, définir une stratégie concertée de gouvernance de tous nos partenariats.
24-La priorité endogène créatrice d’emplois par millions et génératrice de biens doit déterminer les rapports interafricains aussi bien que les relations avec les pays du Nord et ces nouveaux acteurs. Nous voulons que cette priorité des intérêts vitaux de l’Afrique soit formellement adoptée aussi, comme stratégie de gouvernance et effectivement inscrite dans la pratique quotidienne de nos Etats.
25-Nous considérons la solidarité de la diaspora historique et récente comme un des ferments de la politique de développement endogène de l’Afrique. Elle représente aujourd’hui la sixième région du continent. Le poids de son apport, notamment financier, est incontournable pour le développement de l’Afrique.
26-Pour nous-mêmes, dans l’intérêt de nos populations, il nous faut tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs du millénaire. Car il s'agit moins d'atteindre un standard de développement, que de permettre aux aspirations individuelles et collectives de se réaliser concrètement.
27-A cet égard, la poursuite de l'amélioration de la qualité de vie est un défi central. En ce sens, il faut placer au premier plan, la santé et la sauvegarde de l'environnement. Notre rapport respectueux à la nature, notre patrimoine culturel, notre sens communautaire constituent des richesses exceptionnelles à préserver. De même, l’éducation pour tous, filles et garçons, reste une priorité. Mieux, il convient désormais d'affirmer haut et fort que tous doivent ressentir les bénéfices de l'instruction aux plans individuel et collectif. Dans la même logique, nous demandons avec force que toutes les femmes d’Afrique, bâtisseuses inlassables au quotidien du devenir de notre continent et du monde, jouissent du respect de leur intégrité physique qui découle de leur statut de mère de l’homme et de l’humanité, trouvent la place qui valorise leur rôle, accèdent en nombre aux responsabilités de décision et bénéficient des fruits d’une gouvernance qui humanise leur condition.
28- Les langues africaines constituent le socle du patrimoine humain de l’Afrique. Nous voulons qu’elles soient systématiquement inscrites dans les programmes scolaires et enseignées dans tous les cycles scolaires et qu’elles servent de vecteur dans les technologies de l’information et de la communication. De leur appropriation par les africains dépend aussi le rayonnement de l’Afrique dans le monde.
29-En cette année 2010, proclamée «Année de
30-Nous appelons nos dirigeants politiques, au pouvoir ou dans l’opposition, à accroître leur capacité de consultation, de négociation, de réconciliation et de décision en favorisant une diversification des lieux de pouvoir. Cette exigence permettra de réunir les conditions d’un véritable contrat de solidarité entre tous les partenaires sociaux, du sommet à la base. C'est l'appropriation et l'acceptation des politiques de développement par les populations concernées qui est ici en jeu.
31-L’éthique se remet à l’ordre du jour et s’impose comme facteur de rupture par rapport à l’action publique de ces cinquante dernières années. Il nous faut placer le deuxième cinquantenaire de l’Afrique et de son développement, sous le signe de l’éthique et de la responsabilité. L’économie aura assurément besoin de l’éthique dans le combat pour enrayer l’extrême pauvreté et pour la conquête du minimum social commun au bénéfice des populations les plus démunies.
32-L’Afrique, dans son ensemble, n’a pas fait le bond technologique et scientifique indispensable à son positionnement dans la compétition moderne. La fuite des cerveaux qualifiée avec justesse d’hémorragie, alimente les acquis scientifiques exogènes et prive notre continent d’un atout majeur. Nous voulons qu’à l’échelle du continent, soit substituée à cette saignée, une politique scientifique audacieuse et coordonnée. Une telle politique appelle de la part des pouvoirs publics et en particulier des chefs d’Etat, le financement d’initiatives de formation et de recherche susceptibles de retenir nos scientifiques en Afrique, de créer les conditions favorables au retour et à l’insertion de nos étudiants envoyés ou retenus à l’extérieur, dès leurs études terminées.
33-Nous osons rêver après les grandes figures de la diaspora historique noire, pères d’inventions scientifiques qui ont révolutionné le monde, que l’Afrique ramène la science et la technologie au bercail. Il nous faudra pour cela, mettre en réseaux les femmes et les hommes de science d’Afrique dispersés dans le monde et déjà engagés dans une expérience de partage de technologies avec leur continent, ou renforcer de tels réseaux là où ils existent.
34-Les réussites et les efforts du continent ont été jusqu’ici peu remarqués. L’Afrique levait la tête sans être vue. Pourtant, elle dispose de formidables capacités de savoirs et de savoir-faire techniques, scientifiques et technologiques sur son sol, où les populations démontrent au quotidien, même dans les conditions matérielles les plus précaires, des aptitudes renouvelées à l’adaptation de savoirs traditionnels et à l’innovation scientifique, notamment, par la rapide percée des technologies de l’ information et de la communication et dans l’exploitation des ressources de la biodiversité.
35-Nous voulons que soit instaurée ou poursuivie la distinction des inventeurs, innovateurs dans tous les domaines du développement, par l’attribution de prix à caractère national, régional et continental.
36-Continent des symboles, continent créateur de sens, l’Afrique est présente sur la scène internationale dans tous les domaines de l’art et de la culture. L’art africain contemporain s’est imposé dans les grandes galeries du monde.
37-L’Histoire a toujours été écrite et illustrée par les vainqueurs. L’Afrique a commencé à écrire et à illustrer la sienne. Nous voulons que soient instaurées, partout où elles n’existeraient pas encore, des distinctions pour encourager et récompenser la création littéraire et artistique pour qu’enfin l’Afrique soit dite par elle-même.
38-Le destin de l’Afrique est lié au destin du monde. Notre indépendance désormais acquise, nous devons construire et gérer plus intelligemment nos interdépendances de manière à valoriser l’humanité.
39-Nous n’oublions pas d’où nous sommes partis ni les épreuves subies par nos devanciers, Africains illustres ou anonymes, piétinés et souvent sommairement exécutés, tous ceux à qui nous devons les indépendances.
40-Rêveurs impénitents, nos pères n’étaient pas dupes des circonstances ambiguës dans lesquelles nos pays accédaient à l’indépendance. Mais ils voyaient dans cette indépendance non une fin en soi mais un élan, le premier pas vers la réalisation de fins supérieures. Sans eux la décolonisation n’aurait jamais eu lieu.
41-Il nous faut sans cesse rappeler que la marche vers l’indépendance n’a nulle part été facile. Il est essentiel aujourd’hui de nous souvenir que c’est pour nous et nos enfants que sont morts dans des conditions atroces, Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, Félix-Roland Moumié, Ernest Ouandié, Dedan Kimathi, Amilcar Cabral et bien d’autres.
42-Le cinquantenaire est aussi l’occasion de dire notre immense gratitude à des penseurs de grande envergure et à des hommes d’action courageux dont les noms sont à jamais gravés dans le cœur et dans la tête des Africains de toutes les générations : Cheikh Anta Diop, Frantz Fanon, Alioune Diop, Kwame Nkrumah, Julius Nyerere, Gamal Abdel Nasser, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Agostino Neto, Joseph Ki-Zerbo, Nelson Mandela, Mongo Beti, Wole Soyinka parmi des dizaines d’autres que nous ne savons même plus entendre, en ces temps d’inertie où le manque d’audace semble avoir plombé jusqu'à nos âmes. Entremêlant leurs voix en un formidable hymne à la dignité de l’homme africain, ils ont donné corps au rêve d’une Afrique debout, pleinement elle-même, apportant sa parole et son génie au développement et à l’humanisation de notre planète.
43-Nous nous engageons à faire en sorte que cette Histoire soit enseignée à tous les enfants d’Afrique, dès l’école primaire, de génération en génération.
44-Héritiers d’aujourd’hui, c’est à vous jeunes, qu’il revient de vous saisir de cette flamme, de la porter haut sur les cimes les plus élevées, de la laisser réchauffer votre cœur, forger votre intelligence, nourrir votre volonté.
45- Tous ces héros de l’indépendance de l’Afrique vous passent aujourd’hui le témoin avec pour instruction de franchir le cap de leurs balbutiements. C’est vous qui offrirez aux Africains, dans un avenir très proche, les larmes de joie de voir enfin leurs rêves devenir réalité.
46-Tous les dirigeants sont comptables de leurs actes devant l’Histoire. A ce titre, vous avez le droit de demander des comptes. Mais le temps qui passe et les urgences de ce temps, vous appellent déjà à la tâche. Vos aînés auront laissé à l’histoire moins de bravoure et d’abnégation que les héros de la libération de l’homme noir de l’esclavage et de la colonisation.
47-Vous dites « non » à l’instrumentalisation dont vous êtes l’objet. Vous exigez le droit à la parole. Vous cherchez votre place et une identité entre la modernité et les pratiques ancestrales que vous souhaitez libératrices. Vous aspirez à une cohabitation féconde avec les ainés pour tresser une corde nouvelle et solide autour de l’ancienne corde.
48-Nous ne voudrions pas que s’éteigne dans nos mains, le flambeau qu’ont tenu nos pères et qui a pour noms : Sacrifice, Patriotisme, Valeurs du travail et de la discipline, Don de soi, Ethique comme règle de vie.
49-« L’heure de nous-mêmes a sonné ». Cela veut dire que nous prenons l’engagement de travailler, avec tous, pour que, ce qui hier, nous paraissait insupportable, ne soit plus considéré aujourd’hui, comme insurmontable.
50- Des pénombres des cinquante dernières années, nous surgissons, résolument debout. Hommes et femmes d’Afrique et de la diaspora, réunis ici en terre africaine du Bénin , nous proclamons ce samedi 20 novembre 2010, notre engagement à prendre des initiatives audacieuses, à faire nôtre, pour les cinquante années à venir, la culture de la paix , de la discipline et du travail soutenu pour un développement accéléré centré sur notre humanité en progrès.
Nous décidons de mettre un terme au destin de l’ombre et de l’effacement.
Nous réaffirmons l’audace de notre unité et de notre renaissance.
Cotonou, le 20 novembre 2010
Lundi 22 Novembre 2010
Ouestaf News
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